FLANDRES *

Grand prix spécial du jury du dernier FESTIVAL DE CANNES.
Beau-écoeurant-choquant-simplet-ridicule-inutile-intelligent-malsain. FLANDRES est un peu tout ça à la fois.
En clair, l'on peut apprécier ce film, tout en ayant été dégoûté, d'avoir vu autant de scènes aussi sales.
Ce genre de films me paraît vraiment trop facile à faire. Mais il faut reconnaître, qu'il est conçu avec un certain sérieux.
FLANDRES est l'histoire d'hommes plus ou moins volontaires pour faire la guerre.
Parmi eux, des paysans.
Les paysans donnent l'impression d'être coupés du monde. Leur manière de parler fait souvent peur. En résumé, on a tendance à les prendre pour des malades mentaux. En "choisissant"de travailler la terre toute leur vie. Ils n'ont pas pû à priori être aussi cultivés que les citadins. L'éducation et la culture rendent normalement intelligent. Mais aussi plus humain, et donc à priori moins animal. C'est que tend à confirmer Bruno DUMONT avec ce film. Et comme la ville peut rendre fou. On a donc vite fait de croire que tous les êtres humains sont fous et dangereux.
Des militaires qui tuent et violent, par méchancetés, sont en réalité, de véritables animaux. C'est ce que l'on en déduit. Et c'est ce qui ressort à l'écran. La guerre fait ressortir "l'instinct" meurtrier(de toute évidence hébergé par notre corps), et a tendance à dévellopper celui de l'animal. Mais les personnes équilibrées savent garder le contrôle de leurs actes. Aprés les viols et barbaries des militaires, l'on pourra donc regretter, qu'il n'y ait pas un personnage qui dise stop, qui se révolte ou qui soit en désaccord avec le groupe. Reste à savoir, si les gens honnêtes ont envie de faire la guerre(en tout cas de cette façon).
Pas étonnant de voir Demester, l'un des paysans violeurs faire l'amour dans les bois, comme un animal(avant de partir à la guerre), avec Barbe, qui couche à droite et à gauche, tout en étant attachée à deux hommes. Demester et Blondel.
Barbe est une femme qui gamberge complétement, et qui fera un séjour en hôpital psychiatrique, au moment où ses amants sont en guerre.
Au retour de cette guerre, Barbe soupçonnera Demester d'avoir laissé mourir Blondel. Ce qui est en partie vrai. Mais elle retournera se jeter dans les bras de son ami d'enfance, paradoxalement au moment où celui-çi lui avoue sa culpabilité. Pour bien nous rappeler ? que tout marche à l'enfer dans ce monde de fou.
La partie, où ce groupe de militaires patrouillent sur le terrain est tournée avec simplicité, dûreté et sans artifices démesurés. Malheureusement avec banalités aussi, compte tenu du nombre de films de guerres qui ont montré des viols, de la maltraitance, des assassinats de paysans, ou des snippers difficilement accessibles. Ce film rappelle donc d'un certain côté, les films sur la guerre du vietnam (FULL METAL JACKET et OUTRAGES, notamment).Tout en gardant sa part de créativité et d'incroyable simplicité. Ce film semble décrire avec une rare efficacité les nouvelles guerres, qui semblent toutes se ressembler. Si celle-çi, semble être celle d'AFGHANISTAN. Elle ressemble à toutes les dernières. Ce qui renforce le pouvoir de cette histoire.
Comme il est regrettable, que je raconte toute l'histoire(mais je l'ai jugé nécessaire). Le spectateur(qui ne m'aura pas lu)pourra regretter d'avoir vu dans la bande-annonce, que Demester allait sortir vivant de cette guerre.
Il faut donc voir FLANDRES, comme un portrait amer de gens dégoûtants, aux comportements bestiaux.
J'ai longtemps hésité avant de mettre quatre étoiles. Si j'en ai mis que deux. C'est pour deux raisons.
-La première, c'est qu'on a l'impression que la femme violée a de la sympathie pour l'un des violeurs(elle le laissera vivant, en lui jetant un regard plein de compassion). Ce qui est totalement inacceptable. Un viol est un crime contre l'humanité et un crime de guerre. Quoiqu'en dise ces personnages.
-La deuxième, c'est qu'au lieu de montrer Barbe partir dans les bois en criant, il aurait été préférable de nous faire entendre les paroles de Demester, au moment où il apprend à la fiancée de son ami mort, les détails de son exécution. Plus d'un spectateur risque de s'emmêler les crayons, avec ces hommes aux crânes rasés méconnaissables.Rappeler qui était qui dans cette affaire, aurait été respectueux du spectateur.