mercredi 24 mai 2006

LE CAIMAN*****

Bien-sûr, le film sort un peu tard en FRANCE. Mais il faut rappeler, qu'il est sorti en ITALIE, avant les élections présidentielles. Donc avant la défaite de Silvio BERLUSCONI.
Si l'on peut estimer que son successeur Giorgio NAPOLITANO va tenter de mettre le milliardaire en prison(mais est-il vraiment libre ?)(Ne pourraît-il pas être uniquement un pantin de BERLUSCONI ?)(comme étaient "jadis" les socialistes pantin de l'ALLEMAGNE). L'on ne peut pas croire un instant, que Silvio BERLUSCONI va disparaître d'ITALIE. Le film de Nanni MORETTI n'est donc pas vraiment périmé, ni démodé. Et il pourraît même être un film historique.
Personnellement, je trouve ce film, très très bon, et particulièrement la fin, qui est vraiment exceptionnelle.
Il pose de très bonnes questions, avec un humour noir grave et inquiétant(voire même assez effrayant). Il est tout d'abord question de l'origine de la fortune du CAIMAN(BERLUSCONI), qui est apparemment totalement mystérieuse. Et j'adore le moment où l'on voit l'acteur qui joue BERLUSCONI dire qu'il ne la révélera jamais. Tout comme cette scène où l'on voit tomber l'argent du plafond. Et il est donc possible que BERLUSCONI ait pris mon argent...
Il est donc question dans ce film, d'une tentative pour produire un film biographique sur BERLUSCONI. Comme l'on peut s'y attendre, les principaux financeurs vont se désister sous la pression, mais aussi parceque les stars refusent de jouer dans le film. Ils sont sûrs, que sans star le film ne rapportera pas d'argent. Ce qui m'étonnerait. Il est donc plutôt question de relations et de liens influents.
La part de la vie du producteur fauché, Bruno BONOMO, incarné par Silvio ORLANDO(qui manque tout de même un peu de charisme)(ce qui peut néanmoins constitué un indice) décrite dans le film du réalisateur de LA CHAMBRE DU FILS(Palme d'or à CANNES en 2001) est certes moins intéressante. Mais elle n'est pas non plus mauvaise(même si elle semble un peu ridicule, comme la plupart des vies de couple). Il y a du reste, une belle scène, lorsqu'on le voit interrompre le concert auquel participe sa femme. en criant "qu'est-ce que je t'ai fait ?".
Avec ce pamphlet satirique Nanni MORETTI en profite pour montrer au public étranger, ce qu'est capable de faire le cinéma italien, le pire(avec les films produits par BONOMO, de véritables navets, inimaginables), le meilleur(avec ce film).
Mais il faut croire quand même, que les pires navets ont une demande, qui contamine les enfants dès le plus jeune âge(le fils de BONOMO, en est un exemple frappant et consternant). Et c'est bien cette demande qui est inquiétante. Une demande qui peut aller jusqu'à voter pour BERLUSCONI(le sachant impliqué dans des affaires mafieuses)(parcequ'il est impliqué dans des affaires mafieuses)(Si bien-sûr les élections ne sont pas truquées). Il apparaît donc que BERLUSCONI semble être un symbole et une image. Tout comme LE CAIMAN(le film), qui peut enfin de compte être identifié à n'importe quel autre trafiquant(ce qui explique le peu trop d'argent qui tombe du plafond).
J'ai également beaucoup apprécié la manière de jouer de MORETTI, qui dans les dernières séquences joue BERLUSCONI.
Cette fin d'une noirceur infernale, et presque sans issue(quasiment l'enfer)(avec une atmosphère qui n'est pas sans rappeler, celle de L'HOMME SANS PASSE, comme par hasard)interpelle ingénieusement et justement. Elle se demande s'il ne serait enfin de compte, pas risqué de donner le pouvoir à un faux peuple manipulé, qui s'exprime par la violence. Souvent, les manifestants ont d'ailleurs gain de cause, même s'ils sont minoritaires. Un peuple qui fait peur à la justice. Mais à ma connaissance, une justice qui fait des erreurs et qui peut être malhonnête. La seule limite du film de MORETTI, c'est de ne montrer qu'une justice honnête. Il m'étonnerait tout de même, qu'en ITALIE, ce milieu ne soit pas touché par la corruption et les magouilles, si chères à LA FRANCE(ou aux faux français).

CRITIQUE DE L'HOMME SANS PASSE
L'histoire d'un soudeur qui perd la mémoire après une violente agression .
Avant qu'on lui redonne"son identité", ce personnage rencontre la misère, la pauvreté, les sdf, les clochards et l'armée du salut .C'est donc au travers de son parcours que cette économie solidaire et cet autre monde sont mis en évidence .Un autre monde qui l'enverra vers le même métier à un autre endroit, à un autre niveau .
Le personnage devient plus ou moins célèbre(sans vraiment le vouloir), à la suite d'un hold-up(dont il est l'un des otages et l'un des témoins, après avoir été suspect et presque torturé).Cette célébrité est içi contournée, voire un leurre, la seule marque de liberté et d'aisance qu'a cet homme, c'est lorsqu'il mange au restaurant du train(laissant envisager, un avenir un peu plus enthousiasment)(même s'il peut s'apparenter à un repas d'un condamné à mort avant son exécution) .Le film est sombre, il nous montre un monde connu, mais oublié, un monde plus ou moins abandonné, celui dans lequel, des exclus sortent de leurs tannières, pour aller au restaurant du dimanche, qui pour eux, s'apparente à la soupe populaire de l'armée du salut .
Un autre monde, qui nous rappelle celui des prisonniers de guerre, KAURISMAKI est pessimiste et sans illusion sur notre monde, c'est ce qu'il dit ...
D'ailleurs si l'homme sans passé avait voulu reprendre sa place, il aurait du se battre contre son remplaçant.
Une manière indirecte de nous dire qu'on peut-être chassé de chez soi, par la force et par la violence .Mieux, il faut apparemment l'accepter avec le sourire .
Ce monde là est effectivement très réaliste, très noire et très sombre .Mais il est inconcevable d'accepter d'être résigné et vraiment prisonnier .D'autant plus, qu'il suffirait qu'on change le personnage de déKAUR .
Un personnage enfermé dans la misère, et encerclé par la police, donc bel et bien prisonnier .
Du beau cinéma, philosophique et réaliste .Mais un monde, qu'il vaut mieux éviter, voire ne pas connaître de près. Il faut donc mieux les aider, pour que ces gens vivent et évoluent dans l'intelligence et la dignité...

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