mardi 28 novembre 2006

MEMOIRES DE NOS PERES****

Une histoire qui n'est pas sans rappeler celle du soldat inconnu, vue et corrigée par Bertrand TAVERNIER, dans LA VIE ET RIEN D'AUTRE.
Côté ETATS-UNIS, le résultat est le même. Des soldats plus ou moins pris au hasard servent de symboles pour alimenter les chroniques, manipuler les foules et gonfler les budgets. Içi ce sont trois soldats qui vont être utilisés sur une photographie, ainsi que la famille de trois autres disparus, dans le but de ramasser un maximum d'argent pour financer la guerre, et certainement des gens sans scrupules et sans morales.
Imaginez par exemple, qu'un politicien demande aux soldats de retirer le vrai drapeau mis en haut de la colline, après une rude bataille et de nombreux sacrifices, pour le mettre dans son bureau. Et d'en poser un autre à la place pour les médias et le public.
La leçon de ce film, et la conclusion, c'est d'essayer de nous faire comprendre, qu'en réalité, il n'y a pas de véritables héros. Les héros, on les inventerait. Ce qui semble un peu dûr à avaler.
Tout le monde l'aura compris, ce message tend à dissuader les jeunes fougueux d'aller faire la guerre pour essayer de devenir des héros. Car à l'arrivée, il est finalement possible pour qu'on ne les reconnaisse même pas. Voire qu'on demande à des imposteurs de se faire passer pour eux.
Et il tend également à nous faire comprendre, que les médias, et "l'élite" peuvent jeter leurs objets aux ordures, s'ils n'en ont plus besoin. Il faut voir avec quel mépris "l'héros"indien alcoolique est maltraité par la population et ses supérieurs. Ce qui constitue à mes yeux, le passage le plus difficilement compréhensible.Je n'ai effectivement pas cette culture américaine et pas la mentalité des gens qui estiment que la négativité doit être récompensée.
L'admirable film de Jonathan DEMME, UN CRIME DANS LA TETE(remake du film de John FRANKENHEIMER, également très bon)nous montrait même que certaines organisations pourraient à aller jusqu'à hypnotiser et conditionner des soldats pour inventer un passé glorieux à un homme politique, et bien-sûr pour les utiliser à des fins criminelles.
Clint EASTWOOD et James BRADLEY, auteur du livre(basé sur des témoignages véridiques) qui a inspiré ce film, et surtout fils de John(l'infirmier photographié sur cette photo symbolique), vont même jusqu'à suggérer avec un brin d'humour, au début du film, que ceux qui veulent faire la guerre, ce sont ceux qui ne l'ont jamais faîtes.
Reste que tout au long du film, l'on se dit, que l'on peut faire de l'argent à partir de rien, ou en tout cas avec pas grand chose. Si l'on réussit à utiliser des foules lobotomisées.
Clint EASTWOOD réussit à faire cependant un beau film(avec un style qui n'est pas sans rappeler celui de Frank CAPRA, l'un de ses modèles), à partir de presque rien. Et pour nous montrer, qu'il a bien compris la leçon, un deuxième film(autour du même sujet) sortira le 10 janvier. Je ne lui en tiendrais pas rigueur d'autant plus qu'avec mon pass à volonté, celà ne me coûtera pas plus cher. Autant en profiter.

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