vendredi 21 juillet 2006

LA RAISON DU PLUS FAIBLE ***

J'attendais ce film avec impatience. La trilogie de Lucas BELVAUX, le réalisateur et acteur de ce film m'avait vraiment enthousiasmé. Et principalement CAVALE(qui est un polar social dans le même style que LA RAISON DU PLUS FAIBLE).

LA RAISON DU PLUS FAIBLE semble encore plus maîtrisé techniquement. Par contre, il y a quelques légères inégalités dans le scénario.

Et puis il faut reconnaître que cette histoire de mobylette semble disproportionnée et peu convaincante.

D'autre part, était-il nécessaire de parler en franc belge ? Pour introduire en erreur le public français .

Patrick, le chômeur diplômé incarné par ERIC CARAVECA, ne peut pas acheter de mobylette à sa femme. Parcequ'il croit que celà coûte trop cher. Une neuve, c'est bien-sûr assez cher. Mais une d'occasion, ça ne coûte pas 10.000 BEF(francs belges). Pour information, un euro, c'est environ 40 BEF.

Or il parle justement d'en acheter une à ce prix-là. Aujourd'hui, l'on peut avoir une mobylette d'occasion pour 100 euros. Et des voitures d'occasions pour 500 euros.

L'on a également du mal à croire, qu'un homme surdiplômé soit au chômage depuis de longues années. Même s'il doit y avoir des exceptions.

Cette intrigue est néanmoins passionnante, si l'on oublie ces erreurs d'appréciations. Le film nous tient en haleine jusqu'au bout. Et le scénario est dans l'ensemble assez bon(si l'on oublie ces détails), et très simple. Le dénouement tout à fait surprenant est à ma connaissance, inédit au cinéma. Ce film apporte donc quelquechose de particulier au polar belge, voire au polar tout court.

Même si la tragédie se devine. L'on ne peut que regretter, cet acharnement des critiques à vouloir absolument nous révéler cette fin. Dès CANNES, c'était déjà le cas.

Le couple CARAVECA/REGNIER est vraiment un bon choix. Mais il y a quelques imperfections, qui passent mal à l'écran.

Patrick, incarné par Eric CARAVECA est vraiment très difficile à cerner, surtout lorsqu'il refuse le scooter que son beau-père à acheter à sa femme. A ce moment il est même détestable. Alors que dans tout le film, c'est sa gentillesse qui domine.

Il pense que son beau-père veut l'humilier, sachant qu'il ne peut acheter ce qu'il offre à sa femme. Et il ne veut plus qu'on lui avance de l'argent. Il en a marre, et quelquepart on le comprend. Mais n'empêche l'on ne sait pas assez de choses sur lui et cette famille, pour pouvoir éventuellement soutenir son attitude. L'on peut donc facilement supposer qu'il commence à devenir fou, à cause du chômage, et bien-sûr à cause du manque d'argent.

Malheureusement, à mon avis, à ce moment-là, ERIC CARAVECA ne fait pas assez ressortir ce grain de folie. L'attitude de son personnage semble simplement bizarre et illogique.

Quant au personnage de Natacha REGNIER, elle ne s'énerve jamais, tout en tenant tête à son mari. Jusqu'à temps qu'elle comprenne, qu'il ne lui sert plus à rien.

Si l'on voit tout suite qu'elle n'était pas passionnée, ni vraiment amoureuse de son mari. Il ne ressort aucun sentiment, ni de problème physique en particulier. L'on est par contre obligé d'imaginer que cette femme est vidée et cassée par son travail(elle ne cherche qu'à gagner une heure de sommeil par jour). Et elle semble résignée à vivre comme ouvrière(mais avec un père assez aisé derrière, prêt à l'aider). Cette absence de rêve et de réels projets est tout de même bien étrange.

Les autres rôles sont joués avec simplicité, décontraction et classicité.

Il faut voir également avec quelle facilité des gens honnêtes, désespérés et tentés par l'argent peuvent devenir de véritables gangsters. Si beaucoup ont pensé faire la même chose, plus d'un a dû renoncer au dernier moment. Içi, ils vont jusqu'au bout parcequ'ils semblent n'avoir plus rien à perdre. Et une nouvelle fois, c'est l'influence du groupe qui fait basculer leurs vies et décisions.

Là, encore(et quelquepart c'est bien le problème). L'on a envie qu'il réussisse leur coup. Un hold-up chez un ferrailleur, qui doit les rendre riches.

Même si le magôt est d'1million d'euros. Il faut reconnaître qu'on ne va pas très loin avec cette somme, surtout s'il faut la partager en 4 ou 5. Ce qui nous amène à penser. Q'un seul casse n'est pas suffisant. Ce qui veut dire qu'ils auraient dû/pû faire d'autres casses. Surtout s'ils y avaient pris goût. Ce qui semblait le cas pour l'un des braqueurs.

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